Citoyenneté et société

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V-X
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Quels rôles un citoyen peut-il jouer dans la société ?

Le citoyen dispose de droits politiques et peut aussi, dans une société démocratique, s’impliquer dans les causes qu’il souhaite défendre. L’idée de concitoyenneté et de civisme permet la réalisation d’une communauté de vie harmonieuse entre citoyens.


Le rôle politique du citoyen dans la société

Dans la démocratie athénienne, la citoyenneté avait un double sens : l’appartenance à un groupe politique et la participation civique. En effet, la citoyenneté ne se définit pas uniquement d’un point de vue juridique par la possession de la nationalité française et de ses droits civiques et politiques. Elle se définit aussi comme une participation à la vie de la cité.

Cependant, les citoyens n’ont aucun rôle obligatoire à jouer. En ce sens, le statut juridique de citoyen est un statut de liberté. Un citoyen peut choisir de participer (citoyen actif) ou non (citoyen passif) à la vie publique.

Par l’exercice du droit de vote, le citoyen apporte sa contribution majeure à la société. En votant, mais aussi en étant candidat à une élection, il fait valoir son point de vue, change ou confirme les gouvernants, ou encore (dans le cadre du référendum) décide des grandes orientations de la politique nationale et européenne.


Le rôle individuel du citoyen dans la société

En dehors des élections, les citoyens peuvent aussi, au quotidien, jouer un rôle important dans la société.

Par exemple, ils peuvent adhérer à une association, un syndicat ou un parti politique et tenter de faire évoluer la société dans laquelle ils vivent, de venir en aide aux autres ou d’influencer la politique nationale et européenne.


Le rôle du citoyen vis-à-vis de ses concitoyens

De même, l’attitude individuelle des citoyens est importante. Les comportements de civisme (politesse, respect des biens publics...) sont pour beaucoup dans le caractère apaisé d’une société.
"Ceux qui échouent trouvent des excuses, ceux qui réussissent trouvent les moyens
Quand un homme a faim, mieux vaut lui apprendre à pêcher que de lui donner un poisson.
"
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V-X
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Quel est le statut juridique d'un citoyen ?

Comment la citoyenneté est-elle définie dans les textes ?

La Constitution de 1958 dispose dans son article 1er que la France assure l'égalité de tous les citoyens devant la loi. Les textes législatifs qui en découlent définissent la citoyenneté autour de deux axes :
  • le citoyen français a nécessairement la nationalité française, au nom de laquelle il jouit de droits civils et politiques. C'est le statut juridique du citoyen qui lui donne pleinement accès à la vie publique ;
  • la citoyenneté implique des droits et des devoirs.

Les droits accordés par la citoyenneté

Parmi les droits du citoyen, figurent :
  • des droits civils et des libertés fondamentales, qui peuvent être individuels ou collectifs : droit de se marier, d’être propriétaire, droit à la sûreté, à l’égalité devant la loi, devant la justice et dans l’accès aux emplois publics, liberté de pensée, d’opinion et d’expression, de religion, de circulation, de réunion, d’association ou de manifestation) ;
  • des droits socio-économiques : droit à la protection sociale, droit au travail, droit de grève, droit à l’éducation. L'affirmation de ces droits, dans le préambule de la Constitution de 1946, est liée à la création de l'État-providence ;
  • des droits politiques : droit de voter, de se présenter à une élection, droit de concourir à la formation de la loi par la voie des représentants qu’il élit. Depuis 1944, les droits politiques sont les mêmes pour les hommes et les femmes.
Un étranger résidant en France peut bénéficier des droits civils et libertés fondamentales, ainsi que des droits socio-économiques mais il ne peut pas jouir pleinement des droits politiques. Par exemple, le droit de vote est réservé aux citoyens français et, pour certaines élections, aux ressortissants des pays de l'Union européenne.


Les obligations liées à la citoyenneté

Le citoyen est également soumis à des obligations :
  • respecter les règles du jeu politique (ne pas tenter de nuire au bon fonctionnement d'une élection par exemple) ;
  • payer ses impôts (afin de participer au financement des charges supportées par l'État) ;
  • participer à la journée de défense et citoyenneté (JDC) qui a succédé au service national (au nom du devoir de défense) ;
  • respecter la justice et les décisions de justice (c'est-à-dire ne pas tenter de se faire justice soi-même).
La plupart de ces obligations ne s'appliquent pas seulement aux citoyens. Un étranger résidant en France doit également s'y soumettre (à l'exception des devoirs directement liés à la nationalité comme l'obligation de participer à la JDC).

Essentiel
Les textes législatifs qui découlent de la Constitution de 1958 définissent les conditions d'obtention du statut juridique du citoyen (avoir la nationalité française) et ses implications (jouir d'un certain nombre de droits et être soumis à des devoirs vis-à-vis de la communauté nationale et des autres citoyens).
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La citoyenneté est-elle la manifestation d’une identité commune ?

La citoyenneté est la manifestation d'un lien juridique à un pays mais aussi d'un rattachement à une même communauté politique.


La citoyenneté : un lien d’appartenance

Les citoyens ont tous la même nationalité. Ce lien juridique, qui lie une personne à un pays ou à une communauté, est commun à l’ensemble des citoyens, quelle que soit la façon dont ils ont acquis la nationalité (par naissance, naturalisation, ou mariage). Ce lien est le signe de l'appartenance à un groupe particulier, non seulement sur le plan strictement juridique, mais également de manière très pratique. Ainsi, à l’occasion de voyages à l’étranger, on peut être plus sensible à ce caractère d’appartenance.


La citoyenneté : un lien politique

La citoyenneté manifeste aussi le rattachement à une même communauté politique, qu’elle soit nationale ou européenne. Elle permet de voter et d’être élu. On utilise souvent l’expression de citoyenneté républicaine à la française. Les ressortissants d’États membres de l’Union européenne peuvent voter aux élections municipales et européennes, bien qu’ils ne possèdent pas la nationalité et donc la citoyenneté française.


La citoyenneté : un lien historique et culturel ?

Enfin, les citoyennetés française et européenne peuvent également être considérées comme la manifestation d’une identité culturelle et d’une histoire commune. En France, les citoyens partagent l’héritage de moments essentiels tels que la Révolution de 1789, les deux guerres mondiales du XXe siècle, l’Occupation et la Résistance, les guerres coloniales et les mouvements d’émancipation des anciennes colonies.

Chaque citoyen n’a pas à assumer, à titre personnel, les fautes ou les crimes commis par l’État dont il a la nationalité. Cependant, la citoyenneté va de pair avec la construction d’une histoire nationale autour d’épisodes marquants.
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La citoyenneté est-elle toujours en construction ?

Selon la conception du philosophe Ernest Renan (1823-1892), une nation est un "plébiscite de tous les jours", c’est-à-dire que la volonté de vivre ensemble doit être sans cesse réaffirmée. De ce point de vue, la citoyenneté, qui lie les nationaux d’un même pays, n’est jamais définitivement acquise et se construit au quotidien.

Le statut juridique de la citoyenneté est relativement stable, en revanche la signification concrète qui lui est donnée est en construction perpétuelle.

La citoyenneté, élément d'intégration

La conception française repose sur l’adhésion aux valeurs de la République par chaque citoyen, sans effacer toutefois son identité culturelle. La citoyenneté est une construction permanente car elle est considérée comme un moyen d’intégration :
  • intégration pour des étrangers résidant sur le sol national depuis un certain nombre d’années et qui demandent la naturalisation. Par l’acquisition de la nationalité et des droits politiques qui y sont attachés, ils vont pouvoir s’intégrer davantage à la communauté nationale, notamment par l’octroi du droit de vote ;
  • intégration aussi pour les personnes souffrant de difficultés d’ordre économique, de problèmes médicaux ou familiaux. La réaffirmation de leurs droits de citoyens est un moyen de renforcer et faciliter le sentiment d’appartenance à la communauté nationale.

La citoyenneté, une notion à redéfinir ?

L’émergence de nouvelles citoyennetés – locale, européenne, voire mondiale – nourrit la réflexion sur la redéfinition du concept de citoyenneté et participe à l’évolution de la définition de la citoyenneté. Elle interroge notamment son lien avec le concept de nationalité.
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Quelle est l'histoire de la notion de citoyenneté depuis l'Antiquité ?

La notion de citoyenneté apparaît dans l’Antiquité. Au fil de l’histoire, la notion a évolué et s’est densifiée, menant à de nouvelles formes de citoyenneté.


Les fondements de la citoyenneté sous l'Antiquité

Le mot "citoyen" vient du latin civis, mais la qualité de citoyen est une invention des cités grecques. Ceux qui en disposent ont ainsi le droit de participer à la gestion des affaires publiques. Son principe essentiel pose que tous les citoyens sont égaux devant la loi (en grec, isonomia) et interviennent donc, de manière égale, à la prise de décision politique. Les citoyens peuvent se réunir dans un lieu unique afin de débattre des grandes questions intéressant la cité (guerres, traités de commerce, élections à divers postes…). La citoyenneté antique ne concerne qu’une petite minorité. Ainsi, par exemple à Athènes, seuls 10% des habitants ont la qualité de citoyens. Ce sont tous des hommes libres. Les femmes, les esclaves et les "métèques", c’est-à-dire les étrangers, en sont exclus.

La citoyenneté existe également à Rome, mais son évolution y est très différente. Au fur et à mesure de l’extension de son empire, Rome donne à un nombre d’individus toujours plus important le droit de cité. Le dernier stade de cette évolution est constitué par l’édit de Caracalla (212 ap. J-C), par lequel tous les habitants de l’Empire se voient reconnaître cette qualité.

La notion de citoyenneté connaît ensuite une éclipse à l’ère des monarchies. Sociétés de privilèges, elles écartent toute participation de leurs sujets à la décision politique.


Le renouveau de la citoyenneté à partir du XVIIe siècle

La notion de citoyenneté réapparaît au XVIIe siècle avec la Révolution anglaise, notamment à travers l’œuvre de Thomas Hobbes, Le citoyen ou les fondements de la politique (1642). Tout au long du XVIIIe siècle, les philosophes s’interrogent sur ce concept. À la veille de la Révolution française, le lien entre citoyenneté et vote n’est pas encore bien établi. Les plus attachés au rôle de citoyen sont aussi souvent les plus ardents défenseurs de la démocratie directe.

La grande nouveauté de la période révolutionnaire est, en revanche, le lien qui est désormais instauré entre nationalité et citoyenneté. Si dans les premiers temps de la Révolution, on accorde, de manière fort généreuse, la citoyenneté aux étrangers résidant sur le sol national, la règle change rapidement et la nationalité française devient une condition sine qua non de l’acquisition de la qualité de citoyen.

La portée politique de la citoyenneté est, dans un premier temps, limitée par la distinction entre citoyens "actifs" (pouvant voter et se présenter aux élections en fonction de leur âge, 25 ans minimum, et du montant de leurs impôts, équivalant à trois journées de travail) et "passifs" (qui disposent de plusieurs droits, mais pas de celui de voter ou d’être élu). Le suffrage est donc dès le départ censitaire. Après une brève application du suffrage universel masculin pour élire la Convention en 1792, le suffrage censitaire est rétabli par le Directoire en 1795. Ce suffrage continue de s’appliquer pendant la première moitié du XIXe siècle, témoignant ainsi d’une conception toujours restreinte de la citoyenneté. C’est en 1848 que le suffrage universel masculin est instauré : il ne sera dès lors plus remis en cause dans son principe.

Une citoyenneté pleine et entière est progressivement reconnue à des catégories auparavant exclues : les femmes (ordonnance du 21 avril 1944) et les militaires (loi de 1972). Seuls demeurent exclus, de droit, les jeunes gens non majeurs (avant 18 ans) et les étrangers non européens (qui n’ont pas la nationalité d’un des pays membres de l’Union européenne).


Quelles transformations contemporaines de la citoyenneté ?

Une évolution importante est la naissance d’une véritable citoyenneté européenne. Outre le droit de vote et d’éligibilité reconnus par le traité de Maastricht (1992), cette nouvelle citoyenneté comprend également le droit de pétition auprès du Parlement européen et le droit de déposer une plainte auprès du Médiateur européen, institué en 1995, en cas de mauvais fonctionnement d’une institution communautaire.

La recherche, par les citoyens, d’une citoyenneté plus active, approfondie est une question récurrente. Celle-ci comprend à la fois la revendication d’un rôle plus direct dans la prise de décision politique (de nombreuses enquêtes d’opinion révèlent le souhait des citoyens d’un recours plus fréquent au référendum local ou national), mais aussi l’acquisition de nouveaux droits. Ainsi, les fonctionnaires ont acquis des droits qui leur étaient auparavant déniés : droit d’adhérer à un syndicat, droit de grève (tous deux reconnus par le préambule de la Constitution du 27 octobre 1946).

Enfin, l’élargissement du cercle des détenteurs de la citoyenneté constitue une autre interrogation en perpétuel débat. C’est la question de la reconnaissance du droit de vote aux étrangers non ressortissants d’un autre État de l’Union. Aujourd'hui, s’ils disposent de tous les droits fondamentaux des Français, les étrangers ne peuvent participer à aucune élection. Le débat sur ce thème est toujours vif.

Le débat porte également sur l’ouverture du droit de vote à 16 ans. L’Ecosse, à l’occasion du référendum du Brexit et quelques länders allemands l’ont expérimenté. L’Autriche l’a généralisé. Les études sociologiques montrent qu’en accompagnant les lycéens dans cette démarche citoyenne, ils deviennent des citoyens plus assidus, notamment en s’abstenant moins lors des élections.
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