Quel héritage commun partagent les Européens ?
L’Union européenne (UE) trouve ses fondements dans un héritage culturel commun aux États membres. A cet héritage culturel se superposent des critères juridiques qui établissent les conditions d’accès au statut d’État membre.
L’héritage culturel que partagent les Européens est le fruit d’une histoire commune.
En effet, la majorité des pays d’Europe ont partagé plusieurs expériences :
- la civilisation grecque ;
- l’Empire romain et la mise en place d’un droit écrit ;
- le christianisme comme facteur structurant de l’Europe au Moyen Âge ;
- la naissance des universités à partir du XIIe siècle, avec une forte mobilité dans toute l’Europe des enseignants et des étudiants ;
- l’humanisme et le mouvement de la Renaissance ;
- la philosophie des Lumières, porteuse de progrès démocratiques et d’un idéal de liberté individuelle ;
- la révolution industrielle avec le développement du capitalisme et de la protection sociale ;
- les deux conflits mondiaux du XXe siècle qui ont accru l’exigence d’une paix durable, tandis que des siècles de guerres avaient déjà fait naître l’idée d’une unification européenne avant même le XXe siècle ;
- au-delà des guerres, l’expérience de la violence contre les populations civiles, avec par exemple l’Inquisition, les pogroms, les guerres de religion, le tout culminant avec l’Holocauste, ce qui a fait dire à Stéphane Hessel, ancien résistant déporté : “L’Europe est née à Buchenwald”.
Néanmoins, juridiquement, les critères officiels définis à Copenhague en juin 1993 pour devenir membre de l’Union relèvent moins d’un héritage commun que de la volonté d’un avenir solidaire et du partage de certaines règles de droit.