Des actions menées en violation des règles nationales et internationales
Les acteurs illégaux sont des entités non étatiques qui profitent de la mondialisation pour agir sur la scène internationale. Il s'agit d'une catégorie relativement hétérogène constituée d’individus ou de groupes d’individus menant des activités qui peuvent être violentes à l’encontre des États et/ou de leurs populations. Leurs actions violent les règles de droit aussi bien nationales qu’internationales.
Ces activités plus ou moins structurées sont liées au terrorisme, au crime organisé (trafic de drogue ou d’êtres humains, blanchiment d’argent…) ou à l’action de bandes armées dont les agissements, dépassant parfois le cadre national, sont le plus souvent assimilés au terrorisme. Leurs intérêts et leurs activités peuvent se croiser ponctuellement.
Les acteurs illégaux peuvent être considérés comme des agents perturbateurs des relations internationales : ils disposent de moyens leur permettant de porter atteinte à l'ordre public et à la sécurité d'un ou de plusieurs États. Leurs actions peuvent avoir pour conséquence de :
- dégrader la situation sécuritaire de certains pays/régions en crise ou instables, accroissant d'autant plus les tensions qui les traversent et les risques de défaillance ;
- favoriser le maintien de régimes non démocratiques et violents ;
- entraver des opérations internationales de rétablissement de la paix.
Des actions difficiles à définir et à combattre
Si la lutte contre les acteurs illégaux peut faire l'objet d'une coordination entre les acteurs de la scène internationale, elle est rendue compliquée par plusieurs facteurs :
- la difficulté majeure réside dans la fluidité de la menace et la mobilité des acteurs illégaux. La lutte contre de nouvelles menaces, comme la perspective d'un accès des acteurs illégaux à des armes de destruction massive, implique la mise en place de stratégies de frappes ciblées (drones) ou d'interventions préventives sur le territoire d'autres États, en violation des principes internationaux ;
- l’absence de consensus sur la définition du terrorisme complique la lutte internationale en la matière : celui qui est tenu pour un terroriste par certains peut être qualifié de combattant de la liberté par d’autres. Les États et organisations (telles que l'Organisation des Nations unies - ONU ou l'Union européenne) peuvent constituer leur propre liste des organisations et individus qu'ils considèrent comme terroristes, afin de geler leurs avoirs et interdire leur circulation ;
- la lutte contre l’ensemble des acteurs illégaux peut également être compliquée par leur ancrage social. C'est le cas, par exemple, des mafias, des triades ou des cartels pour le crime organisé ou de l’activité sociale des mouvances proches du terrorisme dans des secteurs ou l’État est défaillant (santé, éducation…). Leurs activités illicites peuvent parfois s’appuyer sur des États complices, des États défaillants ou des zones de crise.
À la suite des attaques du 11 septembre 2001 contre le World Trade Center et le Pentagone, le Conseil de sécurité de l'ONU qualifie les actes de terrorisme international comme "une menace à la paix et à la sécurité internationales". Georges W. Bush, alors président des États-Unis, déclare la "guerre" au terrorisme ("War on Terrorism"). La lutte contre le terrorisme s'intensifie à compter de cet événement : adoption d'instruments antiterroristes internationaux et de résolutions par le Conseil de sécurité, mise en place d'une stratégie antiterroriste mondiale par l'Assemblée générale de l'ONU... Depuis, une large majorité d’États est parvenue à se fédérer autour de la lutte contre certains groupes (notamment Al-Qaïda, Daech et leurs affidés).
Ces actions sont menées à l'échelle internationale et appellent une réponse commune des pays touchés.
Néanmoins, la lutte contre les acteurs illégaux est rendue compliquée par un manque de définition claire de leurs actions.