Les lois de finances

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Qu'est-ce que le budget de l'État ?

Comment s'organise le budget de l'État ?

Le budget de l’État suit des règles précises de présentation et de vote qui permettent de retracer, de manière lisible et sincère, l’intégralité des recettes et des charges de l’État. Le budget de l'État est prévu par la loi de finances.

Pendant longtemps, les crédits étaient spécialisés par chapitre, en fonction de leur nature. Depuis la loi organique relative aux lois de finances (LOLF), ils sont spécialisés par programme, en fonction des objectifs de politique publique auxquels ils contribuent.

Le Gouvernement ne peut pas, en principe, modifier leur destination sans solliciter une décision de l’autorité budgétaire (le Parlement), sauf de manière limitée et encadrée (techniques de régulation budgétaire).


Quelles sont les composantes du budget de l'État ?

Le budget de l'État retrace les dépenses et les recettes de l'État :
  • les dépenses (ou charges de l'État) comprennent les dépenses de personnel, de fonctionnement, d'intervention (dépenses pour la mise en oeuvre des politiques publiques), des dépenses d'investissement et les dépenses liées au remboursement des intérêts de la dette publique ;
  • les recettes (ou ressources de l'État) sont principalement des recettes fiscales qui proviennent des impôts et des taxes.



Essentiel
Le budget de l'État retrace, pour une année, l'ensemble des dépenses et des recettes de l'État.
Le budget de l’État suit des règles précises de présentation et de vote. Les crédits budgétaires sont présentés par politique publique.
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Autorisations d'engagement et crédits de paiement dans le budget de l'État

Les crédits ouverts et le contrôle parlementaire

Dans une loi de finances, le budget de l'État est réparti par missions et par programmes. Les crédits alloués à chaque mission ou programme sont présentés en deux colonnes, les autorisations d'engagement (AE) et les crédits de paiement (CP).

L'article 8 de la loi organique relative aux lois de finances (LOLF) dispose que "les crédits ouverts sont constitués d'autorisation d'engagement et de crédits de paiement".

Un décret publié avec chaque loi de finances fixe la répartition des dépenses, en AE et CP, pour chaque mission et programme (Quelle différence entre autorisation d'engagement et crédit de paiement ?).

Les documents budgétaires annexés chaque année au projet de loi de finances initiale (PLFI) détaillent la répartition par action.

La double autorisation parlementaire sur les AE et les CP permet au Parlement de contrôler les deux extrémités de la chaîne de dépense :
Cette dualité AE-CP étendue à l'ensemble des dépenses est une conséquence de la fongibilité asymétrique des crédits dans tous les programmes.

Les règles de consommation des AE et des CP s'appliquent aux dépenses :
  • du budget général de l'État ;
  • des comptes spéciaux dotés de crédits.

Les autorisations d'engagement (AE)

Les AE "constituent la limite supérieure des dépenses pouvant être engagées" (article 8 de la LOLF).

Les AE ne sont plus valables sans limitation de durée, comme pouvaient l'être les autorisations de programme (AP) définies par l'ordonnance n° 59-2 du 2 janvier 1959 portant loi organique relative aux lois de finances, abrogée au 1er janvier 2005.

Les AE permettent d'engager des dépenses qui peuvent s'échelonner sur plusieurs exercices (réalisation et paiement d'investissements, par exemple). Toutefois, la consommation des AE obéit à la règle de l'annualité. Le Parlement donne des autorisations d'engager en cours d'année.

Dans le cadre du budget de l'État, les AE sont disponibles dans un montant limité. Celles qui ne sont pas consommées à la fin de l'année ne sont pas reportées, sauf si un arrêté le prévoit.

Les AE sont consommées dès l'origine de la dépense, c'est-à-dire lors de la signature de l'acte juridique qui engage la dépense de l'État.
Information
Quel est l'intérêt des autorisations d'engagement ?
Les AE permettent :
  • de contrôler la dépense au moment de son commencement ;
  • de maîtriser les impacts potentiellement pluriannuels de cette dépense.

Les crédits de paiement (CP)

Les CP "constituent la limite supérieure des dépenses pouvant être ordonnancées ou payées pendant l'année pour la couverture des engagements contractés dans le cadre des autorisations d'engagement" (article 8 de la LOLF).

Ainsi, des CP peuvent s'étaler sur plusieurs exercices budgétaires dans le cas d'un engagement pluriannuel.

Sur un même exercice budgétaire, les montants des AE (engagement des dépenses) et des CP peuvent être différents, mais une fois la réalisation et le paiement effectués dans leur totalité, les montants doivent être identiques. L'article 8 de la LOLF précise : "Pour les dépenses de personnel, le montant des autorisations d'engagement ouvertes est égal au montant des crédits de paiement ouverts."

Les AE engagent une dépense de l'État, les CP en constituent le paiement, éventuellement par tranches (engagement pluriannuel).

La consommation des CP est enregistrée au moment où l'État règle une dépense.
Information
Quel est l'intérêt des crédits de paiement ?

Les CP permettent de retracer les paiements associés aux engagements, notamment dans le cas d'un service fait, dont il résulte une charge (achèvement d'une prestation de travaux, livraison, etc.).
Image
Essentiel
Dans une loi de finances, les crédits alloués à chaque mission ou programme du budget général de l'État sont présentés en deux colonnes, les autorisations d'engagement (AE) et les crédits de paiement (CP).

Les AE "constituent la limite supérieure des dépenses pouvant être engagées". Elles permettent d'engager des dépenses qui peuvent s'échelonner sur plusieurs exercices.

Les CP "constituent la limite supérieure des dépenses pouvant être ordonnancées ou payées pendant l'année pour la couverture des engagements contractés dans le cadre des autorisations d'engagement".
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Budget de l'État : les budgets annexes et les comptes spéciaux

Pourquoi des budgets annexes et des comptes spéciaux ?

La loi de finances ou le budget de l'État distinguent le budget général, les budgets annexes et les comptes spéciaux. Le budget général retrace l'ensemble des recettes et des dépenses de l'État à l'exception des recettes affectées à des dépenses particulières. Ces recettes et ces dépenses particulières sont présentées dans des comptes spéciaux ou des budgets annexes.

Si le nombre des comptes spéciaux et des budgets annexes a considérablement diminué depuis la Seconde Guerre mondiale, la loi organique relative aux lois de finances (LOLF) en a maintenu la possibilité tout en précisant leurs modalités. Les comptes spéciaux et les budgets annexes permettent de limiter :

le recours à des procédés tendant à sortir des dépenses du champ du budget de l’État pour les faire supporter par d’autres acteurs (débudgétisation) ;
la création d’établissements publics.


Qu'est-ce qu'un budget annexe ?

L’ordonnance de 1959 réservait les budgets annexes aux services de l’État non dotés de la personnalité morale et assurant une activité économique. On en comptait quatre : Journaux officiels, Monnaies et médailles, Aviation civile, Ordres de la Légion d’honneur et de la Libération.

La LOLF en a restreint le champ d’application, en les réservant aux services de l’État non dotés de la personnalité morale (une direction d'administration centrale, par exemple) et réalisant une production de biens ou de services donnant lieu au paiement de prestations. Demeurent deux budgets annexes : Contrôle et exploitation aériens (budget de la Direction générale de l'aviation civile) et Publications officielles et information administrative (budget de la direction de l'information légale et administrative).

Seule la loi de finances peut créer un budget annexe et lui affecter des recettes.

Les budgets annexes sont régis par des règles de présentation et de fonctionnement particulières, reflétant leur activité économique et commerciale. Chaque budget annexe est assimilé à une mission et fait l’objet d’un vote.

Leur comptabilité doit se rapprocher du plan comptable général. Ils doivent être en équilibre comptable et affecter à leur désendettement les surplus de recettes constatés au cours de l’exercice.

La réforme de la LOLF de 2021 a adapté et mieux défini les règles relatives aux budgets annexes.


Qu'est-ce qu'un compte spécial ?

Créés à l’origine pour retracer de simples mouvements de fonds provisoires, les souplesses offertes par les comptes spéciaux du Trésor en firent un instrument très utilisé. Ainsi, on en comptait environ 400 en 1947, avant que leur nombre diminue. L’ordonnance de 1959 a cherché à rationaliser et à encadrer leur utilisation : en réservant leur création à la loi de finances (et non à la voie réglementaire), puis en les soumettant à la règle de l’annualité (même si leur solde est reporté sur l’exercice suivant) et au contrôle parlementaire.

La LOLF a rationalisé les comptes spéciaux en en restreignant le nombre de catégories à quatre :
  • les comptes d’affectation spéciale (CAS) concernent des opérations à caractère définitif. Ils peuvent être d’une certaine importance financière (pensions, participations financières de l’État…) ou bien plus mineurs, mais concerner un secteur particulier (services nationaux de transport conventionnés de voyageurs, engagements en faveur de la forêt dans le cadre de la lutte contre le changement climatique…). La LOLF oblige à ce qu’il y ait une "relation directe, par nature" entre la recette et la dépense ;
  • les comptes de commerce "retracent les opérations de caractère industriel ou commercial effectuées à titre accessoire par des services de l’État". La loi de finances fixe un plafond de découvert et les prévisions de dépenses sont évaluatives. Ils concernent, par exemple, des opérations de gestion de la dette et de la trésorerie de l’État, les armées (approvisionnement en produits pétroliers) ou les établissements pénitentiaires (cantine et travail des détenus dans le cadre pénitentiaire, régie industrielle des établissements pénitentiaires) ;
  • les comptes d’opérations monétaires, et notamment le compte d’émission des monnaies métalliques et celui des opérations avec le Fonds monétaire international (FMI) ;
  • les comptes de concours financiers qui regroupent : les comptes de prêts retraçant les opérations de prêts réalisées par l’État (il s’agit surtout de prêts à des États étrangers réalisés dans le cadre de la politique commerciale ou d’aide au développement) et les comptes d’avance retraçant les avances faites par l’État à des collectivités, organismes ou personnes privées.
La LOLF prévoit trois comptes en particulier : les CAS "Pensions", pour retracer les charges de pensions de l’État, et "Participations financières de l’État" pour retracer les recettes de privatisation ; le compte de commerce de "Gestion de la dette et de la trésorerie de l’État".

Les comptes spéciaux sont créés par la loi de finances. Ils ne peuvent comprendre de dépenses de personnel. Les comptes dotés de crédits sont présentés par programmes, gérés comme ceux du budget général. Pour les autres comptes, la loi de finances fixe un plafond de découvert. Chaque compte est voté séparément et est donc assimilé à une mission (regroupement de plusieurs programmes).

Essentiel
Les budgets annexes et les comptes spéciaux sont créés par la loi de finances. Ils constituent des sous-ensembles du budget de l'État. Ils retracent des recettes affectées à des dépenses particulières. En cela, ils font exception au principe de non-affectation du budget, c’est-à-dire à l’interdiction d’affecter une recette à une dépense.

La LOLF réserve les budgets annexes aux services de l’État non dotés de la personnalité morale et réalisant une production de biens ou de services donnant lieu au paiement de prestations.
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Comment fonctionnent les budgets des pouvoirs publics ?

Pourquoi un traitement budgétaire particulier ?

Par pouvoirs publics, on entend la Présidence de la République, l’Assemblée nationale et le Sénat, le Conseil constitutionnel, la Haute Cour et la Cour de justice de la République. Ces institutions sont soumises à un traitement budgétaire particulier. Ce traitement spécial est justifié par l’exigence d’autonomie financière liée à ces institutions, conséquence du principe de séparation des pouvoirs. Ce traitement n’exclut pas l’information et le contrôle sur l’utilisation de ces crédits.

L’ordonnance de 1959 avait réservé le titre II des dépenses ordinaires aux pouvoirs publics. Avec la loi organique relative aux lois de finances (LOLF) de 2001, ces crédits sont désormais regroupés dans une mission "Pouvoirs publics" composée d’une ou plusieurs dotations spécifiques à chacune des institutions ci-dessus mentionnées (à l’exception de la Haute Cour qui ne reçoit aucun crédit). S’y ajoute la dotation pour La Chaîne parlementaire (LCP, constituée de deux chaînes distinctes : LCP-Assemblée nationale et Public Sénat).

Les dotations sont dérogatoires aux "programmes" : elles ne sont pas soumises aux exigences de performance et ne distinguent pas les dépenses de personnel des autres. Les dotations sont votées comme les autres crédits et leur utilisation fait l’objet d’un compte rendu annuel.


Comment est déterminé et contrôlé le budget des pouvoirs publics ?

Les pouvoirs publics déterminent eux-mêmes le montant des crédits dont ils ont besoin selon une procédure encadrée, à l’issue de laquelle le Gouvernement inscrit le montant demandé dans le projet de loi de finances – afin d’obtenir l’autorisation parlementaire.

L’utilisation des crédits, soumise aux règles de la comptabilité publique avec certaines spécificités, fait l’objet, dans chaque assemblée, d’un contrôle par une commission parlementaire spécialement désignée.

Les comptes des assemblées font l’objet d’une certification. Les comptes et la gestion de la Présidence de la République font l’objet, depuis 2008, d’un contrôle annuel de la Cour des comptes.

Essentiel
Présidence de la République, Assemblée nationale, Sénat, Conseil constitutionnel, Haute Cour et Cour de justice de la République, ces institutions bénéficient d'un traitement budgétaire spécifique, justifié par leur exigence d’autonomie financière.

Depuis la loi organique sur les lois de finances (LOLF) de 2001, ces crédits sont regroupés dans une mission "Pouvoirs publics" composée d’une ou plusieurs dotations spécifiques.
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Qu'est-ce qu'une loi de finances ?

Quelles sont les différentes lois de finances ?

Les lois de finances sont des lois ordinaires, mais elles sont adoptées selon une procédure de vote spéciale.

Il existe plusieurs types de loi de finances :
  • la loi de finances initiale (LFI) autorise notamment la perception des ressources de l’État et des impositions de toutes natures attribuées à des personnes morales autres que l’État. C’est également elle qui emporte l’autorisation pour l’État d’emprunter pour se financer ;
  • les lois de finances rectificatives (LFR) ou "collectifs budgétaires" modifient en cours d’année les dispositions de la LFI ;
  • la loi de règlement, renommée loi relative aux résultats de la gestion et portant approbation des comptes de l’année par la réforme de la loi organique relative aux lois de finances (LOLF) de 2021, arrête le montant définitif des recettes et des dépenses de l’exercice, ainsi que le résultat budgétaire (déficit ou excédent) qui en découle. La réforme de la LOLF a avancé sa date limite de dépôt du 1er juin au 1er mai afin de laisser aux parlementaires un temps d'évaluation et de contrôle plus long ;
  • la loi de finances de fin de gestion, créée par la réforme de la LOLF de 2021, ne peut comporter aucune mesure fiscale nouvelle.
Elles font toutes l’objet d’un vote du Parlement.

Les lois de finances répondent à des règles de vote et de présentation très strictes. Le Gouvernement a le monopole de la présentation des lois de finances (le Parlement ne peut pas déposer des propositions de loi de finances).

Le Parlement dispose d’un délai de 70 jours pour se prononcer sur les projets de loi de finances initiale(article 47 de la Constitution et article 40 de la loi organique sur les lois de finances - LOLF). Si ces articles visent les projets de lois de finances sans précision, ce qui pourrait inclure aussi les PLFR, ils ne s’appliquent qu’aux projets de loi de finances initiale, selon le Conseil constitutionnel (CC, 19 juillet 1983, 83-161 DC).

L’Assemblée nationale est toujours saisie en premier de ces textes.

La réforme de la LOLF de 2021 prévoit que les lois de finances définissent les objectifs de dépenses publiques en milliards d'euros plutôt qu'en points de produit intérieur brut (PIB).


Qu'est-ce que le "domaine réservé" des lois de finances ?

Le champ des lois de finances comprend un "domaine réservé" (d’autres lois ne peuvent pas intervenir) : la détermination des ressources et des charges de l’État pour l’année à venir, par exemple.

Elles partagent aussi avec les lois "ordinaires" plusieurs domaines, notamment :
  • les dispositions fiscales n’ayant pas d’impact financier sur l’année suivante ;
  • les modalités de répartition des dotations de l’État aux collectivités territoriales.
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Essentiel
La loi de finances prévoit et autorise le budget de l'État. Il existe plusieurs types de loi de finances :
  • loi de finances initiale (LFI) ;
  • loi de finances rectificative (LFR) ;
  • loi relative aux résultats de la gestion et portant approbation des comptes de l’année (anciennement "loi de règlement") ;
  • loi de finances de fin de gestion, créée par la réforme de la LOLF de 2021.
Les lois de finances répondent à des règles de vote et de présentation très strictes. Seul le Gouvernement peut présenter des lois de finances.
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Qu'est-ce qu'une loi de finances rectificative (collectif budgétaire) ?

Pourquoi une loi de finances rectificative ?

Les lois de finances rectificatives (ou collectifs budgétaires), soumises au Parlement en cours d’année, permettent de :
  • traduire une nouvelle orientation de la politique économique et budgétaire, notamment lorsque des élections législatives ont provoqué un changement de majorité. Pour la mise en oeuvre de son programme, le nouveau gouvernement prépare une loi de finances rectificative. C'est par exemple le cas de la LFR du 16 août 2022 qui permet l'application de mesures promises pendant la campagne électorale ;
  • s’adapter à la conjoncture économique, lorsqu'elle modifie les conditions d’exécution de la LFI. Par exemple, la LFR du 23 mars 2020 a été adoptée pour faire face aux mesures d'urgence prises pour adapter le budget aux conséquences économiques de la crise sanitaire du Covid-19.
Les LFR soumettent obligatoirement à la ratification du Parlement toutes les ouvertures de crédits opérées par décret d’avance (qui permettent au Gouvernement, en cas d’urgence, de dépasser le montant des crédits limitatifs par programme prévu par la LFI, sans toutefois dénaturer l’équilibre budgétaire que celle-ci a défini).


Comment se présente une LFR ?

"Les lois de finances rectificatives sont présentées en partie ou en totalité dans les mêmes formes que la loi de finances de l’année" (art. 35 de la LOLF). Des documents, justifiant ou détaillant les dispositions qu’elles contiennent, doivent leur être obligatoirement joints (ex. : rapport présentant les évolutions de la situation économique et budgétaire).

Traditionnellement, un collectif budgétaire était présenté en fin d’année ("collectif de fin d’année") afin de régulariser les montants des crédits et de procéder aux ouvertures et aux annulations de crédits nouveaux en fonction de l’exécution de la LFI. La réforme de la LOLF de 2021 a créé une loi de finances de fin de gestion, qui ne peut comporter aucune mesure fiscale nouvelle.

Essentiel
La loi de finances rectificative (LFR) est la seule loi permettant de modifier en cours d’année, de manière significative, les dispositions de la loi de finances initiale (LFI) concernant notamment le plafonds des dépenses du budget de l’État et les données générales de l’équilibre budgétaire.

Une LFR permet de :
  • traduire une nouvelle orientation de la politique économique et budgétaire ;
  • s’adapter à la conjoncture économique.
La LFR soumet à la ratification du Parlement les ouvertures de crédits opérées par décret d’avance (qui permettent de dépasser le montant des crédits limitatifs par programme prévu par la LFI, sans toutefois dénaturer l’équilibre budgétaire).
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Qu'est-ce qu'une loi relative aux résultats de la gestion et portant approbation des comptes de l'année ?

À quoi sert la LRGACA ?

À la fin de chaque exercice, la loi relative aux résultats de la gestion et portant approbation des comptes de l’année (LRGACA) arrête le montant définitif des dépenses et des recettes de l’État et le résultat financier qui en découle. Elle décrit les opérations de trésorerie et ratifie les opérations réglementaires ayant affecté l’exécution du budget. Elle peut, en outre, comprendre des dispositions sur l’information et le contrôle des finances publiques, la comptabilité et la responsabilité des agents. La LRGACA est un "miroir" des lois de finances initiale et rectificatives : elle permet de vérifier si l'autorisation parlementaire a été respectée formellement.

C'est la loi organique du 28 décembre 2021 relative à la modernisation de la gestion des finances publiques (réforme de la LOLF) qui a instauré, à la place de la loi de règlement, la loi relative aux résultats de la gestion et portant approbation des comptes de l’année à compter du budget 2023.
Information
Le saviez-vous ?

Issue des "états au vrai" de l’Ancien Régime et de la loi des comptes votée à partir de 1818, la loi de règlement constitue un document comptable soumis à l’approbation du Parlement. Alors qu’elle devait être le support privilégié du contrôle parlementaire, elle a cédé le pas au vote annuel du budget. Si la LOLF ambitionnait de donner à la loi de règlement une plus grande importance pour accroître le contrôle du Parlement, les résultats restent limités.

Quel est le contenu de la LRGACA ?

La LOLF a enrichi le contenu comptable de la LRGACA. Celle-ci comprend :
  • un tableau de financement montrant la manière dont l’État finance son activité au cours de l’année ;
  • un compte de résultat ;
  • le bilan de l’État ;
  • une évaluation de ses engagements hors bilan.
La loi s’accompagne de nombreuses annexes, notamment des rapports annuels de performance (RAP) qui précisent, par programme (unité de répartition des crédits), les résultats atteints et permettent ainsi une évaluation de l’utilisation des crédits au regard des objectifs fixés. La certification des comptes de l’État, que la Cour des comptes effectue annuellement en vertu de l’article 58-5 de la LOLF, y est également annexée.

La LOLF a voulu mettre en place un "chaînage vertueux" en obligeant au dépôt de la loi de règlement avant le 1er juin de l’année suivant celle à laquelle elle s’applique, et à son examen en première lecture avant le vote du projet de loi de finances de l’année suivante. La réforme de la LOLF de 2021 a avancé la date de dépôt de du projet de LRGACA au 1er mai afin de donner plus de temps aux travaux de contrôle et d'évaluation des parlementaires. Ainsi, les parlementaires peuvent contrôler l’exécution de l’année N avant d’examiner les crédits et les objectifs proposés pour l’année N + 2.

Essentiel
La loi relative aux résultats de la gestion et portant approbation des comptes de l’année est une loi de finances. Avant l'exercice 2023, elle était dénommée loi de règlement.

Elle arrête le montant définitif des dépenses et des recettes de l’État et le résultat financier qui en découle.
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Qu'est-ce qu'une loi de finances spéciale ?

Le calendrier budgétaire

Les modalités d'examen de la loi de finances par le Parlement sont prévues par la Constitution et par la loi organique relative aux lois de finances (LOLF). Le délai d'examen est contraint pour permettre la promulgation de la loi avant le début de l'année d'exercice du budget.

Il est cependant possible que le budget ne soit pas promulgué avant le 1er janvier si :
  • le Parlement n'est pas parvenu à respecter le délai d'examen ;
  • le Parlement a rejeté le projet de loi de finances ;
  • le Conseil constitutionnel a censuré le texte voté par le Parlement.
L'article 47 de la Constitution prévoit la possibilité, pour le gouvernement, de mettre en vigueur les dispositions du projet de loi de finances par ordonnance "si le Parlement ne s'est pas prononcé dans un délai de 70 jours". Si le Parlement a expressément rejeté le projet de loi de finances, le recours à une ordonnance n'est pas possible.


Pourquoi faut-il une loi de finances spéciale ?

En l'absence de budget au 1er janvier, l'État n'est plus autorisé à percevoir des impôts. L'article 45 de la LOLF permet au gouvernement de déposer un projet de loi de finances spéciale qui l'autorise à percevoir les impôts existants (selon les barèmes en vigueur dans la loi de finances de l'année passée) et à répartir les crédits correspondants à l'exercice antérieur.

Le projet de loi de finances spéciale doit être déposé avant le 19 décembre et il est discuté selon la procédure accélérée pour une promulgation avant le 1er janvier.

La promulgation de la loi de finances spéciale et la publication des décrets ouvrant les crédits aux seuls services votés n'interrompent pas la discussion du projet de loi de finances qui peut être promulgué au cours de l'année.

Essentiel
Quand un projet de loi de finances ne peut être promulgué avant le 1er janvier, l'article 45 de la LOLF prévoit la possibilité pour le gouvernement de déposer un projet de loi de finances spéciale l'autorisant à percevoir les impôts jusqu'à l'adoption d'une loi de finances.
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Qu'est-ce qu'une loi de programmation des finances publiques (LPFP) ?

Des lois ordinaires et pluriannuelles introduites en 2008

Les lois de programmation des finances publiques (LPFP) sont une catégorie de normes financières introduite à l’article 34 de la Constitution lors de la révision du 23 juillet 2008. Elles s’inscrivent dans une démarche de gestion pluriannuelle (trois ans minimum) des finances publiques tendue vers l’équilibre budgétaire.

Cette innovation ne remet pas en cause le principe de l’annualité budgétaire. Il ne s’agit ici que d’une loi ordinaire, cadrant la trajectoire financière globale de l’ensemble des administrations publiques (APU), c’est-à-dire l’État, les organismes divers d’administration centrale (ODAC), les administrations publiques locales (APUL) et les administrations de sécurité sociale (ASSO).


Quelles sont la portée et la nature juridiques d'une LPFP ?

Les LPFP ne sont pas des lois de finances, et leurs dispositions ne sauraient contraindre ni le Gouvernement, ni le Parlement dans la procédure annuelle de préparation et d’adoption du budget.

En tant que tel, l’outil a une portée juridique assez faible. La LPFP apporte cependant une certaine forme de solennité, grâce au vote de la représentation nationale, aux engagements financiers que souscrit la France auprès des autorités européennes (programmes pluriannuels de stabilité déterminant l’objectif de moyen terme transmis chaque année à la Commission européenne, notamment).

Les LPFP ont pris une importance accrue avec la ratification le 22 octobre 2012 du Traité sur la stabilité, la coordination et la gouvernance (TSCG) et l’adoption de la loi organique du 17 décembre 2012 relative à la programmation et à la gouvernance des finances publiques (LOPGFP).

La nature juridique des LPFP n'a pas changé, mais elles doivent désormais définir les orientations générales des finances publiques, et aussi la trajectoire des soldes effectif et structurel (solde effectif, corrigé des variations conjoncturelles et des mesures ponctuelles et temporaires) des APU.

Une LPFP couvre au minimum une période de trois ans, mais le législateur peut la voter pour une période plus longue. Il peut également revenir sur ses dispositions avant la fin de la dernière année de la période couverte.

Essentiel
Les lois de programmation des finances publiques (LPFP) sont des lois ordinaires. Ce ne sont pas des lois de finances. Une LPFP couvre au minimum une période de trois ans.

Les LPFP s’inscrivent dans une démarche de gestion pluriannuelle des finances publiques tendue vers l’équilibre budgétaire.
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Qu'est-ce que la régulation budgétaire ?

En quoi consiste la régulation budgétaire ?

Après le vote de la loi de finances par le Parlement, le gouvernement peut être amené à modifier en cours d’exercice les prévisions budgétaires, et donc les seuils de l’autorisation parlementaire à l’exécutif.

Eu égard à la hiérarchie des normes, le pouvoir réglementaire ne peut pas modifier ce que le Parlement a décidé dans une loi de finances. L’exécutif peut cependant, dans certaines hypothèses et sous conditions, s’écarter de l’autorisation parlementaire pour :
  • l’affectation des crédits ;
  • le montant des crédits ;
  • la répartition des crédits ;
  • leur utilisation dans le temps.
Cette régulation budgétaire vise à éviter une dégradation de l’équilibre budgétaire ou à dégager des crédits pour des mesures nouvelles décidées en cours d’année.


Comment s'opère-t-elle ?

L’exécutif peut modifier la répartition des crédits en utilisant (art. 12 LOLF) :
  • les virements, qui permettent la réaffectation de crédits d’un programme à un autre au sein d’un même ministère, dans la limite de 2% des crédits ouverts pour chacun des programmes concernés ;
  • les transferts, qui permettent de réaffecter sous conditions des crédits entre programmes de ministères distincts.
Ces mesures sont mises en oeuvre par un décret pris après rapport du ministre des finances et donnent lieu à l’information préalable et a posteriori du Parlement.

L’exécutif peut, dans certains cas, modifier le montant des crédits limitatifs ouverts par la loi de finances en utilisant des décrets d’avance (art. 13 LOLF) :
  • en cas d’urgence, ce décret doit respecter l’équilibre budgétaire et le montant cumulé des crédits ainsi ouverts ne peut pas excéder 1% du total des crédits ouverts par la dernière loi de finances ;
  • en cas d’urgence et de nécessité absolue, il est possible d’aller au-delà de ce seuil par des décrets pris en conseil des ministres et après avis du Conseil d’État. Les commissions des finances de l'Assemblée nationale et du Sénat doivent être tenues informées préalablement et un projet de loi de finances rectificative ratifiant les crédits ainsi ouverts doit être déposé immédiatement.
L’exécutif peut aménager dans le temps la mise en oeuvre des crédits autorisés en utilisant :
  • les annulations de crédits (art. 14 LOLF), qui sont opérées par un décret du Premier ministre après avis du ministre des finances. Elles peuvent concerner 1,5% maximum des crédits ouverts par la loi de finances. En toutes hypothèses, toutes les commissions parlementaires concernées doivent être tenues informées ;
  • les reports de crédits (art. 15 LOLF), qui sont opérés par voie de simples arrêtés.
Essentiel
Dans l'exécution du budget, le gouvernement peut, dans certaines hypothèses et sous conditions, s’écarter de l’autorisation parlementaire en ce qui concerne l’affectation des crédits, leur montant ou la répartition de leur utilisation dans le temps. C’est ce qu’on appelle la régulation budgétaire.
"Ceux qui échouent trouvent des excuses, ceux qui réussissent trouvent les moyens
Quand un homme a faim, mieux vaut lui apprendre à pêcher que de lui donner un poisson.
"
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