[Thème] Les risques routiers chez les jeunes entre 18 et 25 ans

Former des apprenants conducteurs par des actions individuelles et collectives, dans le respect des cadres réglementaires en vigueur

Les thèmes présent ne ce substitue pas à vos recherches et mise en forme de vos cours.
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V-X
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Les risques routiers chez les jeunes entre 18 et 25 ans

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Notions et définitions

Un accident corporel de la circulation routière :

➢ Provoque au moins une victime (personne décédée ou nécessitant des soins médicaux),
➢ Survient sur une voie ouverte à la circulation publique,
➢ Implique au moins un véhicule
➢ En excluant les actes volontaires (homicides volontaires, suicides) et les catastrophes naturelles.


Sont donc exclus tous les accidents matériels ainsi que les accidents corporels qui se produisent sur une voie privée ou qui n’impliquent pas de véhicule.

Un accident corporel implique un certain nombre d'usagers.

Parmi les impliqués, on distingue :
  • les victimes : personnes impliquées, décédées ou ayant fait l'objet de soins médicaux,
  • les indemnes : personnes impliquées non victimes.
Nouvelles définitions d’accidentologie en vigueur :

Depuis le 1er janvier 2005, les définitions des blessés graves et des tués sont régies par de nouvelles règles, afin d’être en conformité avec celles utilisées par les autres pays européens.

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Le taux de gravité est régi par la formule suivante :
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Accident corporel : accident avec au moins une personne blessée ou tuée.

Accident mortel : accident avec au moins une personne tuée.

Blessé BAAC : blessé léger ou blessé hospitalisé plus de 24 heures enregistré par les forces de l’ordre.

Blessé avec séquelles : personne susceptible de conserver des séquelles majeures de toutes natures à 1 an, c’est-à-dire personne pour laquelle la lésion corporelle de niveau de séquelles attendues le plus élevé a une valeur comprise entre 1 et 3 sur l’échelle « Functional Capacity Index ».

Personne tuée : personne décédée lors de l’accident ou dans les 30 jours suivant l’accident.

Présumé responsable : la responsabilité présumée des personnes impliquées est évaluée par les forces de l’ordre à l’origine de l’enquête.

Blessé selon l’échelle internationale de lésions « Abbreviated Injury Scale » dite échelle AIS :
Blessé léger ou modéré MAIS1-2 : blessé dont toutes les lésions corporelles sont qualifiées comme inférieures à 3 selon l’échelle AIS (dit blessé MAIS1-2) ;
Blessé grave MAIS3+ : blessé dont au moins une lésion corporelle est qualifiée comme supérieure ou égale à 3 selon l’échelle AIS (dit MAIS 3+).


Echelle de gravité des lésions

L’échelle AIS (Abbreviated Injury Scale, version 2005) est une classification internationale utilisée en traumatologie. Elle permet de coder chaque lésion selon son siège et sa nature et de lui attribuer un score de gravité allant de 1 (lésion mineure) à 6 (lésion mortelle). Ce score de gravité immédiate, appelé score AIS, prend en compte divers paramètres tels que le risque vital, la rapidité, la complexité et la durée attendue des soins.
Grâce à cette classification, il est possible de calculer l’AIS maximal (MAIS), score de la lésion la plus grave chez une victime présentant plusieurs lésions. Les personnes considérées comme gravement blessées ont un score supérieur ou égal à 3 (MAIS 3+).

Codification AIS (Abbreviated Injury Scale) : lésions les plus fréquentes par niveau de gravité AIS et en fonction de la région corporelle.

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Echelle de gravité des séquelles

Adossé à l’AIS version 2005, l’indice de capacité fonctionnelle (FCI), défini par un processus itératif auprès d’un panel d’experts, permet de déterminer les lésions responsables de déficiences fonctionnelles probables à 1 an, et les classe selon un niveau de 1 (déficit total) à 5 (absence de déficit). Le FCI est basé sur dix dimensions : l’alimentation, l’excrétion, la sexualité, la déambulation, la préhension, la flexion et le levage, la vision, l’audition, la parole et la cognition. La douleur n’en fait pas partie.

Codification FCI (Functional Capacity Index) : lésions les plus fréquentes responsables de séquelles par niveau de déficience FCI et en fonction de la région corporelle.

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Quand un homme a faim, mieux vaut lui apprendre à pêcher que de lui donner un poisson.
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V-X
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Les risques routiers chez les jeunes entre 18 et 25 ans

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Les conducteurs novices (permis de moins de deux ans)

En France, la tranche d’âge 18 et 24 ans ne représente que 8 % de la population.

En 2023, 56 % des conducteurs novices tués ont entre 18 et 24 ans. 94 % des conducteurs novices tués en véhicule de tourisme étaient présumés responsables.

Les conducteurs novices désignent ici les conducteurs dont l'ancienneté du permis de conduire est inférieure à deux ans.

En 2023, un conducteur novice est impliqué dans 20 % des accidents corporels enregistrés dans le fichier BAAC. 589 personnes ont été tuées dans un accident impliquant un conducteur novice, ce qui représente 19 % de la mortalité routière. Parmi ces 589 personnes tuées, 268 sont des conducteurs novices et 321 d'autres usagers.

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69 % des conducteurs novices sont tués hors agglomération et hors autoroute, contre 67 % pour les conducteurs expérimentés.

Le nombre de conducteurs novices impliqués dans les accidents mortels est plus élevé entre 6 et 18 mois après obtention du permis, en particulier sur le 3e trimestre après le permis.

Les automobilistes constituent 52 % des conducteurs novices tués et les motocyclistes 41 %, contre respectivement 62 % et 34 % en 2019.

Parmi les 268 conducteurs novices tués, 56 % ont entre 18 et 24 ans et 12 % entre 25 et 34 ans. 88 % des conducteurs novices tués sont des hommes
contre 86 % en 2019.

On observe un pic de conducteurs novices tués à 18-20 ans pour les automobilistes. Le pic de mortalité chez les conducteurs novices en 2RM est plus étalé et se situe entre 19 et 26 ans.
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Dans les accidents mortels, une vitesse excessive est identifiée chez 34 % des conducteurs novices, valeur proche chez les conducteurs expérimentés âgés entre 20 et 34 ans (33 %).
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En 2023, dans 17 % des accidents mortels impliquant un conducteur novice, ce dernier était alcoolisé, ce qui cette année est un taux inférieur à
celui des conducteurs expérimentés âgés de 20 à 34 ans (26 %) ; les stupéfiants sont aussi un facteur pour les conducteurs novices (12 %), inférieur au taux des conducteurs expérimentés âgés de 20 à 34 ans (18 %).
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La proportion de conducteurs de VT novices positifs à l’alcool est inférieure à celles des conducteurs expérimentés de 20-34 ans (resp. 22 % et 31 %). Il en est de même pour les stupéfiants (resp. 13 % et 20 %). La part de conducteurs de moto positifs à l’alcool est elle aussi inférieure chez les novices tandis que la part de conducteurs positifs aux stupéfiants est similaire à celle des conducteurs expérimentés âgés
de 20-34 ans.

La part des conducteurs novices contrôlés positifs aux stupéfiants impliqués dans un accident mortel varie en fonction de l'âge : 13 % chez les 20-24 ans, 12 % chez les 25-29 ans avec un léger rebond à 17 % chez les 30-34 ans pour redescendre ensuite.
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En 2023, l’étude des accidents mortels ne relève pas de particularité liée aux conducteurs novices selon la météorologie ou la luminosité.
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Les risques routiers chez les jeunes entre 18 et 25 ans

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Les jeunes adultes (18-24 ans)

Les jeunes adultes sont majoritairement tués la nuit et en fin de semaine. Leur mortalité par million d’habitants est deux fois supérieure à celle
de l’ensemble de la population.

Les jeunes adultes représentent 19 % des présumés responsables d’accidents mortels, 21 % des conducteurs ayant un accident mortel véhicule seul, 16 % des tués, pour 8 % de la population française.

En 2023, 497 jeunes adultes (âgés de 18 à 24 ans) ont été tués dans les accidents de la route soit 16 % des personnes tuées, alors qu’ils représentent 8 % de la population française. Ce ratio est de 14 % en agglomération et de 17 % hors agglomération.
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Un jeune adulte est impliqué dans un accident sur trois.

On estime que les jeunes adultes représentent 17 % des blessés graves MAIS3+ et 23 % des blessés légers ou modérés MAIS1-2. 19 % des blessés qui garderont des séquelles sont âgés de 18 à 24 ans.


Les 360 jeunes adultes conducteurs tués sont très majoritairement des hommes (86 %). C’est encore plus marqué en agglomération (91 %). Le sur-risque masculin ne s’exprime pas seulement chez les conducteurs tués mais aussi chez les piétons tués (83 % d’hommes) et les passagers tués (72 % d’hommes).
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64 % des jeunes adultes décèdent en véhicule de tourisme. Cette part s’élève à 71 % hors agglomération alors qu’elle n’est que de 46 % en agglomération. 19 % des jeunes adultes tués le sont à motocyclette.

10 % des jeunes adultes tués sont à mode doux (marche, vélo ou EDPm). Cette part est de 6 % hors agglomération et s’élève à 21 % en agglomération.

Sur les routes hors agglomération (dont autoroutes), 358 jeunes adultes ont été tués en 2023, soit 72 % des jeunes adultes tués. C’est 5 points de plus que chez les autres usagers tués (67 %). 253 d’entre eux ont été tués en véhicule de tourisme, 58 en moto, 8 en cyclomoteur, 3 à vélo, 4 en EDPm et 14 à pied.

En agglomération, 139 jeunes adultes ont été tués, dont 64 en VT, 38 à motocyclette, 6 à cyclomoteur, 5 à vélo, 7 en EDPm et 17 à pied.
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69 % des jeunes adultes conducteurs tués le sont lors de trajets de loisirs, une part équivalente aux autres conducteurs. En revanche, ce taux est de 79 % en agglomération, contre 68 % pour les autres âges.
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La mortalité routière des jeunes adultes survient pour 60 % la nuit, contre 38 % pour les autres usagers tués. Ce ratio s’élève à 68 % en agglomération et à 76 % sur autoroute. Au total, 300 jeunes adultes sont décédés de nuit. Les jeunes adultes représentent 23 % de la mortalité de nuit, mais seulement 11 % de la mortalité de jour. Pour les jeunes adultes conducteurs décédés la nuit, l’alcool est présent dans 29 % des cas (16 % des cas pour les accidents corporels). Ces ratios de jour sont 9 % et 4 %.
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La mortalité des jeunes adultes est particulièrement marquée les jours non ouvrés. Ainsi, 43 % des jeunes adultes ont été tués un jour non ouvré contre 31 % pour les autres usagers tués. Cette mortalité survient pour moitié entre minuit et 7h du matin, alors que cette tranche horaire ne concentre qu’un quart des décès pour les autres tranches d’âge. Hors agglomération hors autoroute, le week-end concentre le plus grand nombre de jeunes adultes tués.
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Les jeunes adultes conducteurs sont plus fréquemment présumés responsables dans les accidents corporels que les autres conducteurs : la proportion de conducteurs présumés responsables est de 66 % chez les jeunes adultes contre 57 % chez les autres.

Cet écart est encore plus marqué pour les accidents mortels (75 % contre 64 %).

Sur la période 2021-2023 dans les accidents mortels, les facteurs vitesse (48 %), alcool (27 %) et stupéfiant (18 %) sont les plus présents chez les jeunes adultes présumés responsables.

22 % des jeunes adultes conducteurs impliqués dans un accident mortel en 2023 ont une alcoolémie supérieure à 0,5 g/L de sang. Ce sont majoritairement des automobilistes et ils sont dans 9 cas sur 10 en situation de délit (alcoolémie supérieure à 0,8 g/L de sang). Ces accidents ont lieu principalement entre 19h et 9h du matin.
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