Le système international : théories et enjeux

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Qu’est-ce que l’étude des relations internationales ?

Comprendre l’étude des relations internationales impose de saisir leur émergence en tant que discipline. Les relations internationales sont marquées par une double caractéristique.

Tout d’abord, leur statut transdisciplinaire en fait ce que l’on appelle une « discipline-carrefour ». Aujourd'hui, les relations internationales apparaissent comme une sous-spécialisation de la science politique. Mais les objets des relations internationales ont d’abord été étudiés via l’histoire, le droit, puis l’économie politique, la géographie, la philosophie ou la sociologie. Certains internationalistes expliquent qu’il s’agit d’une discipline récente, une néodiscipline, devant fixer son périmètre et les limites avec les disciplines proches.

Ensuite, les relations internationales sont marquées par leur origine anglo-saxonne : britannique à l’issue de la Première Guerre mondiale, puis américaine après 1945. Le politiste Stanley Hoffmann parle alors de « science sociale américaine », désignant le rôle des universitaires américains dans la construction de ce champ comme discipline à part entière, mais également dans la définition des grands débats la structurant.

Ainsi, elle a été dominée selon les époques par l’analyse de la guerre et de ses facteurs, ou bien de la coopération et de ses ressorts. Le contexte international semble dicter à la fois les problématiques considérées comme centrales et l’éventail des solutions proposées. Par exemple, la sortie du premier conflit mondial voit se multiplier les études sur l’obtention de la paix par le droit. À l’inverse, le monde bipolaire de la Guerre froide a inspiré de nombreux travaux sur les attributs et les emplois de la puissance étatique. Ce stato-centrisme a ensuite été remis en cause :
  • d’une part par l’étude des phénomènes transnationaux (mondialisation économique, migrations, religions ou encore terrorisme) ;
  • d’autre part par l’expérience des limites de la puissance, notamment lors de la guerre du Vietnam ou plus récemment face au phénomène terroriste.
Aussi les relations internationales seraient définies comme les relations entre membres de sociétés – et non pas seulement d’États – distinctes.

Enfin, les relations internationales ont été critiquées comme étant trop centrées et pensées par le monde occidental, peinant à intégrer des approches non occidentales. Cela pose la question de l’existence de traditions nationales (ou culturelles) distinctes et cohérentes, et donc de savoir si les relations internationales sont une science « universelle ».
"Ceux qui échouent trouvent des excuses, ceux qui réussissent trouvent les moyens
Quand un homme a faim, mieux vaut lui apprendre à pêcher que de lui donner un poisson.
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Que signifie la notion de système international ?

La notion de système international repose sur le présupposé que la scène internationale serait structurée, malgré son caractère anarchique. Il est de coutume de parler de système westphalien, depuis les traités de 1648 qui marquent la naissance de l’Europe politique moderne. Ce terme désignant des relations égalitaires entre États et donc un système décentralisé. Mais on trouve des formes de « systèmes internationaux » dès l’Antiquité et dans diverses régions du monde – Mésopotamie, Amérique latine, etc. – caractérisées par la distinction entre l’ordre interne et la mise en place de relations avec d’autres unités.

D’un point de vue théorique, le politiste et philosophe Raymond Aron définit le système international comme « l’ensemble constitué par des unités politiques qui entretiennent les unes avec les autres des relations régulières et qui sont susceptibles d’être impliquées dans une guerre générale. » Cette définition a le mérite de souligner la dimension interactionnelle des relations internationales. Le système est alors défini par des phénomènes de compétition (guerre), de coopération (diplomatie) et plus généralement d’interdépendance, impliquant pour un État la prise en compte du comportement des autres dans la définition de sa propre politique.

Plusieurs tentatives ont alors consisté à proposer des classifications. Empruntant au philosophe grec Panayis Papaligouras, Aron distingue les systèmes internationaux homogènes – dans lequel les États obéissent à une même conception de la politique – et hétérogènes – lorsqu’ils se réclament de principes contradictoires. Une autre classification, plus descriptive, peut porter sur le nombre de puissances cherchant à structurer la scène internationale. On parle alors de système uni-, bi- ou multipolaire.

Certains courants théoriques ont proposé des notions voisines. C’est le cas de l’École anglaise, qui parle de « société internationale », articulée autour de normes et d’institutions partagées.

Quelques critiques ont cependant été émises. L’expression de « système international » propose une analyse calquant la scène internationale sur les scènes nationales. Or l’anarchie, caractéristique des relations internationales, montre les limites de ce parallélisme. Par ailleurs, la complexité des relations internationales incite à modérer une approche centrée sur les États, pour prendre en compte des acteurs non étatiques de plus en plus nombreux.
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Qu’est-ce que la souveraineté dans les relations internationales ?

La notion de souveraineté – comme celle d’État – se situe à l’intersection entre les scènes interne et internationale.

La souveraineté interne implique un principe de hiérarchie. Jean Bodin, en 1576, dans Les Six livres de la République, la définit comme la « puissance absolue et perpétuelle d’une République ». L’État n’est subordonné à aucune autre entité et n’est soumis qu’à sa propre volonté. Il exerce son autorité suprême sur une population et un territoire donnés. La souveraineté signifie donc indépendance, capacité à ne pas se voir imposer la volonté des autres (principe de non-ingérence), et liberté d’organisation interne. Mais dans la pratique, les progrès du droit humanitaire ou des concepts comme celui de « Responsabilité de protéger » font de la souveraineté non seulement un droit, mais aussi un devoir de protection des individus.

La souveraineté externe repose sur le principe d’égalité entre les États, quelles que soient leur puissance effective, leurs ressources ou leur démographie, et donc indépendamment des inégalités de fait. On parle ainsi, dans la Charte des Nations unies, d’« égalité souveraine » (art. 2 § 1). Cette égalité signifie aussi que les États ne sont soumis à aucune instance supérieure. Ils sont théoriquement subordonnés aux seules normes qu’ils ont eux-mêmes définies ou auxquelles ils ont consenti. Les relations internationales sont ainsi caractérisées par des relations horizontales entre des groupes politiques indépendants.

Les relations internationales contemporaines ont par ailleurs vu le développement d’organisations régionales, auxquelles peut être transféré un droit de décision, comme l’Union européenne. Cette évolution a conduit des auteurs tel Bertrand Badie à parler de « monde sans souveraineté ». Dénonçant une fiction de souveraineté, il choisit de parler de responsabilité partagée par différents acteurs – et non plus par les États uniquement – face aux défis mondiaux contemporains.
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Que recouvre la notion de puissance en relations internationales ?

La puissance est une notion centrale et structurante des relations internationales. Selon les courants, plus l’anarchie est considérée comme indépassable, plus la puissance est parée de vertus régulatrices (en concurrence avec le droit).

La puissance est une capacité traditionnellement liée à l’État. Pour Raymond Aron, elle est « la capacité d’une unité politique d’imposer sa volonté aux autres unités ». Le juriste Serge Sur la décline alors en une capacité positive (celle de faire ou de faire faire à d’autres) et négative (refuser de faire ou empêcher de faire). Il s’agit donc à la fois pour un État de pouvoir garantir sa liberté d’action, et d’être capable de peser sur le comportement des autres dans le sens de ses intérêts.

La puissance est en outre définie comme une interaction. On retrouve cette idée chez Kenneth Waltz, pour qui « un agent est d’autant plus puissant qu’il affecte les autres plus que ceux-ci ne l’affectent ». Autrement dit, elle ne vaut pas dans l’absolu mais dans une situation donnée et pour une relation particulière. Selon l’adversaire et le contexte, une population dense ou un territoire vaste peuvent être soit un atout, soit une faiblesse. De même, les dépenses technologiques peuvent assurer une avance stratégique déterminante, ou au contraire peser sur le budget de l’État au point de le fragiliser. Cette approche dynamique de la puissance permet de saisir ses évolutions.

Elle est enfin multidimensionnelle. La genèse des relations internationales a donné au concept une connotation d’abord militaire. Il y aurait donc une hiérarchie entre les différents éléments constitutifs de la puissance : militaire, démographique, géographique, économique, politique, culturelle, technologique… Pour les réalistes, ces différentes dimensions de la puissance s’additionnent, alors que d’autres auteurs défendent une vision plus cloisonnée au risque d’éclater et donc de diluer la notion. Ces derniers postulent qu’un acteur peut être dominant dans un secteur donné, sans l’être dans les autres. Cette position ne fait pas pour autant de lui un acteur doté de « la » puissance. Susan Strange propose quant à elle la notion de « puissance structurelle », distincte d’une puissance relationnelle, et se déclinant en matières sécuritaire, financière, productive et scientifique.

Dans le contexte de guerres asymétriques, la prépondérance militaire est remise en cause, le recours à la force étant à la fois coûteux et incertain. Bertrand Badie parle ainsi de l’« impuissance de la puissance ». L’aspect économique de la puissance est quant à lui croissant. On note enfin l’attention portée à ce que Joseph Nye a appelé le soft power désignant la capacité d’attraction et à peser sur l’adoption de normes.
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Quelles sont les grandes théories en matière de relations internationales ?

Les approches réaliste, libérale et constructiviste sont les paradigmes (c’est-à-dire les modèles) dominants des relations internationales. À partir du critère de l’anarchie et à travers des propositions qui se veulent universelles, ils visent à identifier des régularités et à les comprendre.

L’approche réaliste consiste à étudier la réalité telle qu’elle est. Aussi est-elle souvent décrite comme une théorie explicative, ne cherchant pas à influencer les cours des événements, mais à en analyser les causes. Inspirée de la lecture de la guerre du Péloponnèse par Thucydide, elle l’est également par des philosophes comme Hobbes, qui décrit l’état de nature comme une guerre de chacun contre chacun. La théorie réaliste calque cette vision d’une nature égoïste de l’homme sur les États en situation d’anarchie. La guerre est inévitable car la distribution et l’utilisation de la puissance sont le facteur principal des relations interétatiques. Ce courant devient le dominant pendant la Guerre froide, apparaissant comme le plus pertinent pour expliquer le rapport de force entre les deux Grands.

Hans Morgenthau établit alors six principes du réalisme, parmi lesquels on retrouve la définition de l’intérêt national en termes de puissance. Il a pourtant été critiqué pour sous-estimer le rôle d’autres facteurs comme l’économie, ou d’autres acteurs que l’État, critiques auxquelles le néo-réalisme a tenté d’apporter des réponses.

Pour les libéraux, le recours à la force n’est pas une fatalité. Postulant une interdépendance entre les États, ils insistent sur le rôle formateur des normes, de la coopération et des institutions internationales. Cet apprentissage pourrait tempérer l’anarchie pour aboutir à la constitution d’une société internationale, ayant en partage un certain nombre de pratiques et d'intérêts communs. La coopération favoriserait dès lors la pacification des relations internationales, que la paix repose sur le libre-échange, comme chez Montesquieu, ou sur la diffusion du modèle républicain ou démocratique, en s’inspirant de Kant. Lié à son contexte d’émergence après la Première Guerre mondiale (création de la Société des Nations et croyance dans les bienfaits du droit), cet objectif pacificateur fait que l’on qualifie la théorie libérale de normative. Enfin, inspirée de la philosophie libérale, elle prend en compte, outre les États et les organisations internationales, les individus.

Bien que plus tardif, le constructivisme, considéré comme le troisième plus important courant de pensée, aborde les relations internationales comme n’importe quelles relations sociales. Pour ses auteurs, notamment Nicholas Onuf ou Alexander Wendt, la réalité est intersubjective, c’est-à-dire qu’elle dépend du sens que lui donnent les acteurs. Ainsi, plus que les rapports de puissance, ce sont les perceptions qui guident le comportement des États. Autrement dit, l’intérêt national d’un État se construit en fonction de son identité, de la représentation qu’il se fait de lui-même et des autres, et de sa perception de son environnement. Wendt souligne ainsi qu’un acteur ne peut pas savoir ce qu’il veut avant de savoir qui il est. Quant aux normes, elles sont adoptées dès lors qu’elles apparaissent comme des attentes partagées.
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Comment définir la sécurité dans les questions internationales ?

En 1952, le politiste Arnold Wolfers définit la sécurité comme « l’absence de menaces sur les valeurs centrales » ou, dans un sens plus subjectif, l’absence de peur d’une attaque contre ces valeurs. L’interprétation de la sécurité peut alors différer en fonction de la nature de la menace.

Longtemps, les études de sécurité se sont concentrées sur les menaces militaires, considérées comme les principaux risques pouvant affecter les États dans leur existence même. Pour les réalistes, les acteurs centraux sont les États, qui font de la recherche de sécurité une dimension centrale de leur politique. Le concept de sécurité est ainsi lié à celui de puissance.

On parle alors de dilemme de sécurité (John Herz), pour désigner l’acquisition de puissance destinée à se protéger des autres, celle-là apparaissant toutefois comme une menace pour ces derniers, qui à leur tour cherchent à accroître leurs propres capacités. L’incertitude sur les intentions de l’autre peut ainsi expliquer la course aux armements. Des communautés ou régimes de sécurité peuvent atténuer ce phénomène. Composés d’États partageant une même perception des menaces et considérant que les réponses à y apporter sont collectives, ces régimes de sécurité prennent souvent place à des échelles régionales.

Ce référent stato-centré a toutefois été remis en cause, tant en théorie que dans des documents plus opérationnels. Un courant critique fait valoir que l’État ne doit pas être l’objet de la sécurité mais celui qui l’assure, pour les individus. Si l’on prolonge la logique, l’État n’est pas toujours la solution à la sécurité, il peut lui-même être une menace, comme le montre l’émergence de la notion de « Responsabilité de protéger ».

En pratique, la sécurité est au cœur du dispositif onusien, le Conseil de sécurité étant responsable du maintien de la paix et de la sécurité internationales. Là aussi la définition s’est élargie aux notions de sécurité économique (accès aux ressources), environnementale ou de sécurité humaine. Cette dernière, née dans les années 1990, consiste à replacer l’individu au centre, comme sujet ultime de la sécurité. Il s’agit d’assurer les moyens de subsistance aux plus vulnérables mais surtout de garantir leur dignité.
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Comment définir la sécurité dans les questions internationales ?

En 1952, le politiste Arnold Wolfers définit la sécurité comme « l’absence de menaces sur les valeurs centrales » ou, dans un sens plus subjectif, l’absence de peur d’une attaque contre ces valeurs. L’interprétation de la sécurité peut alors différer en fonction de la nature de la menace.

Longtemps, les études de sécurité se sont concentrées sur les menaces militaires, considérées comme les principaux risques pouvant affecter les États dans leur existence même. Pour les réalistes, les acteurs centraux sont les États, qui font de la recherche de sécurité une dimension centrale de leur politique. Le concept de sécurité est ainsi lié à celui de puissance.

On parle alors de dilemme de sécurité (John Herz), pour désigner l’acquisition de puissance destinée à se protéger des autres, celle-là apparaissant toutefois comme une menace pour ces derniers, qui à leur tour cherchent à accroître leurs propres capacités. L’incertitude sur les intentions de l’autre peut ainsi expliquer la course aux armements. Des communautés ou régimes de sécurité peuvent atténuer ce phénomène. Composés d’États partageant une même perception des menaces et considérant que les réponses à y apporter sont collectives, ces régimes de sécurité prennent souvent place à des échelles régionales.

Ce référent stato-centré a toutefois été remis en cause, tant en théorie que dans des documents plus opérationnels. Un courant critique fait valoir que l’État ne doit pas être l’objet de la sécurité mais celui qui l’assure, pour les individus. Si l’on prolonge la logique, l’État n’est pas toujours la solution à la sécurité, il peut lui-même être une menace, comme le montre l’émergence de la notion de « Responsabilité de protéger ».

En pratique, la sécurité est au cœur du dispositif onusien, le Conseil de sécurité étant responsable du maintien de la paix et de la sécurité internationales. Là aussi la définition s’est élargie aux notions de sécurité économique (accès aux ressources), environnementale ou de sécurité humaine. Cette dernière, née dans les années 1990, consiste à replacer l’individu au centre, comme sujet ultime de la sécurité. Il s’agit d’assurer les moyens de subsistance aux plus vulnérables mais surtout de garantir leur dignité.
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Qu’est-ce qu’un condominium ?

Un condominium est un territoire sur lequel deux puissances exercent conjointement une souveraineté. Tel fut le cas du Soudan, conjointement administré par le Royaume-Uni et l’Égypte, de 1899 à 1956. On parle aussi de condominium franco-britannique sur les Nouvelles-Hébrides, de 1906 à leur indépendance, en 1980. La gestion partagée est alors marquée par la rivalité entre les puissances coloniales.

Par extension, il arrive de parler de condominium dans le contexte de la Guerre froide. On parle alors de condominium américano-soviétique, pour souligner le fait que les deux superpuissances gèrent ensemble la scène internationale. Cette formule désigne la présence de deux systèmes politiques concurrents mais repose sur la conviction qu’ils doivent coexister. On peut relever des signes de cette entente lorsqu’il s’agit d’éviter que des crises locales ne dégénèrent ou ne compromettent l’équilibre international (exemple de la guerre israélo-arabe de 1973). On en trouve aussi dans le domaine du désarmement, avec en 1968 le traité de non-prolifération nucléaire, et quatre ans plus tard celui limitant les armements stratégiques offensifs.

Dans ce sens élargi, le terme devient un quasi-synonyme de duopole. Il ne vise pas à mettre l’accent sur les rivalités qui peuvent exister entre deux pays, mais à décrire voire à dénoncer leurs prétentions hégémoniques communes. Ces critiques d’un condominium trop pesant ont pu être formulées par les pays du Tiers-Monde ou par des puissances moyennes comme la France, qui déplorait que les deux Grands s’accordent sur les décisions sans consulter leurs partenaires, par exemple pour administrer l’Allemagne.

Ce terme ressurgit plus récemment, soit au sujet d’un éventuel G2 économique entre les États-Unis et la Chine, soit pour décrire un retour au schéma de Guerre froide avec les États-Unis et la Russie. Dans les deux cas, on retrouve l’idée de compétition et celle de partage du monde.
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Qu’est-ce que l’impérialisme ?

L’impérialisme désigne un processus de contrôle ou de domination d’une entité sur d’autres populations ou territoires. Il est lié à la notion d’Empire, forme d’organisation politique née dans l’Antiquité.

Historiquement, l’impérialisme désigne notamment la politique d’expansion militaire des États européens à travers la conquête coloniale. La notion d’impérialisme a en effet été développée par l’économiste John Atkinson Hobson qui, dans son livre Imperialism. A Study (1902) en critiquait la version britannique. Cet impérialisme ne repose plus sur une continuité territoriale, la différence entre métropole et colonies s’en trouvant accentuée.

Mais plusieurs phases d’impérialisme peuvent être distinguées. Après les grandes découvertes du XVIe siècle, nous pouvons retenir l’expansion des années 1880 aboutissant à la Conférence de Berlin de 1885 qui organise les prétentions territoriales en Afrique, ou l’attribution de mandats par la SDN pour répartir les territoires de l’Empire ottoman vaincu, à l’issue de la Première Guerre mondiale.

Souvent justifiés au nom d’une mission civilisatrice et moteurs d’une certaine universalisation des valeurs, les empires mènent en fait des politiques de prédation, d’exploitation des ressources et sont un outil de prestige sur la scène internationale. À ce titre, ils ont été combattus par des nationalismes menant aux indépendances.

Dans son sens marxiste, l’impérialisme – soit le partage du monde entre grandes puissances – guide les relations internationales. Reliant expansion territoriale et système de production économique, Lénine fait de l’impérialisme le stade suprême du capitalisme. L’exacerbation des tensions conduisant à la guerre en accentuera les contradictions. Johan Galtung, revisitant la problématique de la domination à travers la proposition d’un monde composé de nations du centre et de nations de la périphérie, montre quant à lui que l’impérialisme ne s’appuie pas forcément sur une violence armée mais sur une violence structurelle.

Aujourd’hui, l’impérialisme est connoté péjorativement en même temps qu’il semble s’être dilué : il n’est plus seulement territorial, mais désignerait une hégémonie dans les domaines de l’économie, de la technologie ou de la culture.
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