La matrice GDE a été développée par l’université finlandaise de TURKU. (M.Hattaka, E.Keskinnen)
La matrice GDE est une approche hiérarchique qui permet de structurer et de comprendre les compétences nécessaires pour conduire en sécurité.
La Matrice GDE propose une approche des comportements des conducteurs qui est à la fois hiérarchique et spécifique. Cela permet d'identifier, de classer et de représenter différents risques qui vont peser sur la conduite des individus.
L’approche hiérarchique
L’approche hiérarchique des comportements de conduite envisage les comportements du conducteur selon 5 niveaux. Cette approche permet de redéfinir la conduire automobile à partir d’une reconnaissance de la complexité d’actions de conduite dépassant la simple maitrise du véhicule et des situations.
L'approche spécifique
Le comportement au volant du conducteur novice est rarement envisagé par rapport à la formation, sauf pour reconnaitre l’acquisition des compétences liées aux niveaux « inférieurs » de la matrice : ce conducteur saurait manœuvrer le véhicule conformément à ce qu’il a appris, ce conducteur ne maitriserait pas les niveaux supérieurs de la matrice par rapport auxquels il n’y a pas encore de formation satisfaisante. Le comportement du conducteur novice est alors dédié des problématiques strictes de sécurité routière : « l’accident des jeunes n’est pas un problème de sécurité routière proprement dit, mais celui du style de vie des jeunes ».
L’accident des jeunes conducteurs, sous prétexte que la formation initiale est encore toute fraiche, aurait donc moins de rapport avec les compétences liées à la manipulation des véhicules et à la maitrise des situations de circulation qu’avec les caractéristiques psychologiques du conducteur.
La matrice prend la forme d’un tableau.
Les 5 lignes correspondent chacune à un niveau de comportement du conducteur.
- Les 2 premiers niveaux sont basiques,
- Les 3 suivants resituent l’acte de conduite dans sa réalité sociale (de nombreux et différents usagers autour de soi, tous avec des motivations et objectifs de déplacement différents et des contraintes et pressions différentes).
- Maniement du véhicule (conduite, manœuvres, etc.) ;
- Maîtrise des situations de circulation (règles du code, priorité, signalisation etc.) ;
- Objectif et contexte de la conduite (pourquoi je me déplace ? pour le plaisir, pour amener les enfants à l’école, etc.) ;
- Projet de vie (par exemple, comment je me déplace ? vite pour des sensations fortes) ;
- Pressions sociétales (par exemple, impossible de ne pas avoir participé au pot d’adieu du chef d’équipe, ou impossible de conduire sans discuter avec le futur client).
- Connaissances et capacités (pour maîtriser le véhicule) ;
- Facteurs d’accroissement du risque (pour identifier et contrôler les risques) ;
- Auto-évaluation (conscience de ses propres compétences et limites, de ses comportements, etc.).
La matrice GDE est donc un outil pédagogique à disposition des moniteurs et formateurs. Elle présente de façon structurée et hiérarchisée les compétences nécessaires à la conduite en sécurité :
- Savoir-faire et connaissances techniques : conduire, maîtriser le véhicule, connaître le code, etc. ;
- Compétences comportementales : comprendre l’environnement et les risques, appliquer les règles, s’adapter ;
- Compétences réflexives : connaître son propre comportement d’automobiliste, le comprendre, mesurer le risque pour soi et les autres, s’adapter.
Exemple :
Un jeune homme qui vient d'avoir le permis, hétérosexuel, voit passer une publicité qui met en relation une magnifique jeune femme avec une voiture puissante. Elle joue sur les penchants de cet individu (sans doute plus pour la femme que la voiture mais la publicité va créer un lien entre les deux et donc un intérêt pour la voiture → Niveau 5)
Quelque chose qui plaît à l’œil va créer de la dopamine, c'est agréable et cela va être associé au véhicule qui dégage de la puissance, de la vitesse, de l’agressivité → Niveau 4 car la vitesse va devenir une valeur, un projet de vie, il peut y avoir création de la valeur vitesse comme valeur individuelle. On peut renforcer ça avec le sport, la valeur vitesse va rentrer chez l'individu.
Si je suis sensible à ce type de véhicule, je vais chercher à acquérir ce type de véhicule
→ Niveau 3
Choix de la voiture, lien avec la voiture et l'objectif de conduite.
Si j'accède à un véhicule de type sportif, j'aime la vitesse, c'est mon caractère → Niveau 2 :
→ Je pense que le freinage est plus court, je vais me permettre de rouler plus vite, freiner au dernier moment à la priorité ou accélérer et la griller (Non-respect des règles → niveau 2 et niveau 1 avec le freinage au dernier moment).